Je regarde les tirages pendre en rangs serrés et mon laboratoire se transforme en ruelle italienne un début d’après-midi de printemps, quand le linge qui sèche d’un mur à l’autre forme des ponts imaginaires entre les bâtisses penchées.
Dans le calme et la moiteur, je les regarde sécher pendant des heures. Je suis un amoureux du tirage argentique, un reliquat du passé. Mes photos sont le prolongement de ma pensée. Chaque minute que je passe à les développer me fait vieillir un peu plus.
Ma darkroom, c’est l’Italie sans le soleil.